L’artiste martial, acteur et réalisateur Bruce Lee est mort il y a bientôt 50 ans. Et pourtant, son empreinte et son héritage sont toujours bien vivants dans les rues de Hong Kong. Sa statue de bronze grandeur nature illumine l’Avenue of Stars de la ville et est devenue un lieu incontournable pour les touristes comme pour les expatriés. Elle commémore ses triomphes dans le monde des arts martiaux.
Et pour cause : le maître du Kung Fu reste un symbole de cet art martial pourtant né en Chine continentale. Afin de survivre dans un environnement extrêmement hostile, les lointains ancêtres chinois des Royaumes Combattants avaient développé des moyens de défense et d’attaque qui comprenaient le saut, la culbute et les coups de pied.
De nombreuses variétés de Kung Fu
Sous le nom de Kung Fu ou plus communément en Chine Wu-Shu, les arts martiaux chinois ne représentent pas un système unique et homogène, mais une tradition ancestrale avec diverses variétés régionales qui sont souvent classées selon des traits communs, identifiées comme « familles » (Jia), « sectes » (Pai) ou « écoles » (Men) d’arts martiaux. Ils trouvent leurs origines dans les dynasties Shang et Zhou (1507 à 256 av. J.-C.). Au Nord de la Chine, la philosophie du monastère de Shaolin domine avec une technique basée sur les pieds et des mouvements circulaires. Au Sud du pays et notamment à Hong Kong, c’est le Hung Kuen, Choy Lee Fut et le Wing Chun, aussi appelée « Boxe du Printemps Radieux », qui trouve ses adeptes.
C’est cette dernière, qui utilise principalement la partie supérieure du corps et qui est basée sur le combat rapproché et la self-défense, que Bruce Lee, le « petit dragon », apprend à Hong Kong lorsqu’il débarque des États-Unis en 1954 à l’âge de 13 ans avec sa famille. Il débute alors son enseignement auprès du grand maître Yip Man, auprès de qui il étudie pendant quatre ans.
Une démocratisation dans le monde grâce au cinéma de Bruce Lee
Bruce Lee s’inspire plusieurs années plus tard du Wing Chun pour créer sa propre discipline, le Jeet-Kune-Do (JKD) en 1967. Cette nouvelle approche d’art martial s’inspire de sciences humaines (kinésiologie, physiologie…) et vise à concevoir le « système parfait » en combinant d’autres disciplines comme la Boxe Anglaise, le Karaté, le Jiu-Jitsu Brésilien ou encore le Muay Thaï.
Ce précurseur marque alors le XXe siècle de son empreinte et il est considéré encore aujourd’hui comme le plus grand maître d’arts martiaux. Il démocratise la discipline grâce aussi au cinéma avec des films comme Opération Dragon et La Fureur de Vaincre et met la ville de Hong Kong à l’honneur. Il incarne alors pour beaucoup le combattant ultime à mains nues et utilise sa notoriété nouvelle pour amener le public à s’intéresser et à pratiquer les arts martiaux chinois. Il ouvre surtout la voie à de nombreux acteurs de films d’actions comme Jackie Chan, Chuck Norris ou Jean-Claude Van Damme. Hong Kong perpétue également l’esprit du Kung Fu à travers les archives cinématographiques de la ville, qui abrite la plus vaste collection de films de Kung Fu.
Un héritage qui valorise l’attractivité de Hong Kong
Cet héritage de Bruce Lee continue d’influencer la pratique du Kung Fu aujourd’hui à Hong Kong. « De nombreux expatriés viennent s’installer ici, car ils ont découvert la ville à travers le cinéma de Bruce Lee et nombreux sont ceux qui se lancent dans une initiation au Kung Fu une fois installés sur place. Pour certains d’entre eux cela devient même un mode de vie et il n’est plus rare de voir des étrangers ouvrir leur propre école, en y intégrant de nouvelles techniques et en faisant tomber la barrière entre arts martiaux traditionnels et MMA. Ce sont un peu les dignes successeurs de Bruce Lee. », assure Clément Fagon, Directeur AGS de la zone Asie.
La ville regorge de plusieurs grandes institutions gérées par des maîtres du Kung Fu, qui proposent des cours. C’est le cas par exemple de l’association des arts martiaux Yip Man, dirigée par le maître Sam Lau, un élève du grand maître Yip Man, le mentor de Bruce Lee, qui met à l’épreuve comme si vous étiez Uma Thurman dans Kill Bill. Il est également possible d’apprendre quelques coups de base lors de la démonstration hebdomadaire de Kung Fu au Kung Fu Corner qui enseigne les techniques d’initiation utilisées en combat traditionnel.
Comprendre Hong Kong et le Kung Fu à travers les livres
Des livres référence permettent également aux expatriés de mieux connaître cette tradition, à commencer par l’ouvrage Ma méthode de combat de Bruce Lee largement illustré dans lequel est rassemblée l’intégralité des conceptions de Bruce Lee sur le combat et son apprentissage. Le Chi-Kung de Shaolin, du Dr. Yang Jwing-Ming permet de dévoiler les secrets du développement de l’énergie interne au travers de l’étude d’un style de Kung Fu. Pour le côté historique, il est possible de plonger dans Kung Fu, trois mille ans d’histoire des arts martiaux chinois de Roland Habersetzer.
Hong Kong a servi de décor à bien des auteurs de littérature comme Le Bord de l’abîme de Bernard Minier ou Hong Kong et Macao de Joseph Kessel. Mais le journaliste François Bougon retrace le passé tourmenté de la cité asiatique depuis la colonisation britannique en 1841 jusqu’à nos jours dans son ouvrage Hong Kong, l’insoumise.
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