« Un vrai défi ». Pierre Arzel, directeur de l’agence AGS à Nantes, résume avec ces quelques mots le dossier de rapatriement de véhicules depuis la Bolivie que son équipe et lui ont mené avec succès grâce à leur persévérance.
Tout commence au début d’année 2020, lorsque quatre couples de Français effectuent un raid, intitulé Raid Guyane Ushuaia Panama. Ils effectuent alors un parcours de 32 000 km avec leurs propres véhicules entre la Guyane française et le Panama. Une aventure qui a été stoppée brutalement le 25 mars en raison de la pandémie mondiale et du confinement total décidé par la Bolivie. Une fois arrivés dans le pays, les huit touristes français ont été contraints de rentrer en France lors du rapatriement organisé par l’Ambassade de France sur place. Mais s’ils ont retrouvé leur pays, leurs véhicules, eux, n’étaient pas du voyage. « Nous ne voulions pas les laisser dehors dans la rue, explique Denis Mutter, l’un des propriétaires d’une voiture. L’ambassade de France a pris les choses en main et les véhicules sont restés sur le parking du lycée français à La Paz ».
Après deux mois d’attente et l’espoir vain de repartir terminer leur raid, les propriétaires des véhicules se sont tournés vers AGS à Nantes pour s’occuper du transport retour de leurs 4×4. C’est là que Pierre Arzel s’est emparé du dossier. « Je connaissais bien l’expertise et le professionnalisme d’AGS, car j’avais déjà utilisé leurs services lorsque j’étais expatrié au Sénégal, souligne Denis Mutter. Je savais que l’équipe ferait tout son possible pour mener cette mission à bout ».
Un dossier inédit
Dès l’acceptation du devis le 4 juin 2020, Pierre Arzel a débuté les démarches, mais ne savait pas encore que le dossier le poursuivrait pendant près d’un an. Obtenir le feu vert de la part des autorités et des douanes boliviennes n’a pas été une mince affaire. Ce dossier inédit, celui de voitures françaises appartenant à des Français qui avaient quitté le pays sine die, a nécessité de batailler pendant de longs mois dans un pays où les circonstances sanitaires et l’actualité locale compliquées ont ralenti la vie économique.
Pierre Arzel a dans un premier temps pris contact avec l’agence locale avec laquelle il a l’habitude de travailler en Bolivie. Mais du fait du confinement local, les interlocuteurs de l’agence ne travaillaient pas tous les jours et l’envoi de documents s’est trouvé très ralenti. « Là où d’habitude un document arrivait en trois jours, à ce moment-là il fallait attendre 15 jours », assure Pierre Arzel. Les douanes boliviennes ont par ailleurs signalé qu’il n’existait aucune procédure déjà existante pour gérer ce cas d’espèce, ce qui a complexifié le dossier.
Après quelques semaines, les douanes ont délivré des documents en espagnol qu’il fallait encore légaliser en mairie en France. Puis pendant deux mois, Pierre Arzel n’a plus eu aucune nouvelle. Deux mois pendant lesquels les documents sont devenus caducs. Il a fallu alors tout recommencer. Mais la période en Bolivie était à nouveau ralentie en raison de la campagne électorale présidentielle. Si bien que les nouveaux documents ne sont arrivés à Nantes que fin octobre.
Un retour en avril 2021
Après divers envois, les douanes ont examiné les véhicules en décembre et donné leur feu vert pour les exporter vers la France. Une bonne nouvelle que Pierre Arzel a pu annoncer aux clients le 23 décembre, à la veille de Noël. « Certains d’entre nous ont vraiment cru qu’on ne reverrait jamais nos véhicules, souligne Denis Mutter. Mais nous avons pu compter sur un seul et unique interlocuteur, Pierre Arzel, qui nous a tenus informés très régulièrement. Il était très impliqué dans notre dossier et a montré une vraie persévérance ».
La mise en conteneurs a eu lieu en janvier pour un départ le 20 janvier. Les quatre véhicules ont été transportés dans deux conteneurs maritimes de 40 m3. Ils sont finalement arrivés en bon état au port du Havre le 19 avril 2021. Soit plus d’un an après le départ de Bolivie des touristes français. Une double bonne nouvelle pour les quatre couples partis avec un organisateur, qui avait conservé une caution du prix du véhicule pour faciliter leur passage des frontières en Amérique du Sud.
« Ce dossier fait partie de ceux qui auront été les plus compliqués à gérer notamment en raison de sa durée, assure Pierre Arzel. Je savais qu’il fallait tenir bon et insister. J’ai eu le dossier en tête tous les jours pendant dix mois et j’avais à cœur de le mener à bien ».